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Une courte balade chargée d’histoire

Gallargues le Montueux bénéficie d’une situation géographique exceptionnelle.

De nos jours, ce village de 3600 âmes est très connu des voyageurs venant du nord, de la France ou de l’Europe, qui empruntent la sortie 26 de l’autoroute A9 pour accéder aux stations balnéaires méditerranéennes les plus proches.

Une présence humaine est connue sur notre territoire dès la préhistoire.

Bien plus tard, dans l’antiquité, un habitat de piémont s’est implanté à proximité de deux sources, tout proche de la Via Domitia, reliant Rome à L’Espagne.
Un peu plus loin, en limite du territoire et au pied de l’oppidum d’Ambrussum, on peut observer les vestiges du pont romain qui permettait le franchissement du Vidourle, fleuve côtier toujours réputé pour ses terribles crues : « les Vidourlades ».

Quelques fragments de céramique du 1er siècle après J-C, récemment découverts, attestent de la présence de l’homme dans le quartier de la Vièle.
Le nom latinisé de Gallargues (villa Galazanicus) apparait dans l’acte de fondation d’un couvent de moniales en 1027. On y parle notamment d’un château, de l’église Ste-Marie.
Au Moyen Age et encore de nos jours, il est une étape sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.
A partir de 1560, le village a été profondément marqué par la Réforme et les guerres de religions.

Au XIXe siècle, il hébergea un poste du réseau national de télégraphie optique Chappe.
Notre village peut s’enorgueillir de posséder sept monuments classés à l’inventaire des monuments historiques.

Nous vous proposons une visite qui dure environ une heure. Elle peut s’effectuer en plusieurs fois en suivant ou non l’itinéraire indiqué.
Aux numéros précisés sur le plan , correspondent des panneaux indicatifs apposés sur les monuments ou à proximité.

La tour Royale
Et le télégraphe optique CHAPPE

Repère 1 du plan

Ce monument médiéval est visible de très loin.
Au début du XIXe siècle, il supporta le mécanisme du télégraphe optique, dû à Claude CHAPPE et ses 4 frères. L’appareil a été reconstitué et mis en état de fonctionnement en novembre 2010.

Prévoir une bonne demi-heure pour la visite, comprenant un diaporama, la visite du musée et une démonstration du fonctionnement du système.

Essai de restitution du portail du château royal, à côté de la tour

La tour royale MH

Il faut d’abord préciser que les dénominations de « tour romaine » ou même « sarrasine » relèvent d’une tradition populaire fantaisiste.

Par contre la dénomination de tour royale que l’on retrouve déjà dans des documents du XVIe siècle se justifie lorsqu’on sait que la seigneurie de Gallargues a été annexée au domaine royal en 1295 lors du rattachement à la Couronne de la baronnie de Lunel dont faisait partie notre village.

Les fouilles archéologiques réalisées en 1987 lors de la restauration de la tour ont confirmé une construction de la fin du XIIIe siècle. Ces recherches ont également achevé de détruire une autre légende chère aux vieux Gallarguois, celle de l’existence de souterrains aboutissant au château.

La tour royale faisait partie d’un ensemble appelé « château du Roi », dont subsistent encore quelques éléments plus ou moins transformés au cours des siècles.
A l’ouest, on peut observer le pied-droit du portail d’entrée et la base d’une échauguette.

La tour et le château du Roi étaient inclus dans un espace fortifié plus vaste de forme grossièrement circulaire : le Fort Viel.

Ce noyau d’habitations civiles était pourvu d’une petite église aujourd’hui disparue placée sous le patronage de Notre Dame. Il dominait le quartier plus ancien de la Vièle et de l’église Saint-Martin.

Les fortifications du village sont plus récentes et ont été élevées lors de la Guerre de Cent ans. Elles protégeaient le Fort Neuf. On peut discerner leur tracé rectiligne en parcourant les rues du village. Deux tours sont encore visibles : plan Vivianne Bardot et rue du Vieux temple.

Lors des guerres de religions une garnison composée de milices cévenoles fut placée dans le château par le duc de Rohan. Elle y subit un siège de trois jours mené par le duc de Montmorency devant lequel elle dut finalement capituler le 11 octobre 1628.

Les bâtiments plus ou moins ruinés du château servirent alors de carrière aux Gallarguois et la tour fut finalement incluse dans les dépendances du château moderne que fit construire la puissante famille des ROCHEMORE au milieu du XVIIIe siècle.

Après l’incendie de cette belle demeure en 1792, la tour fut vendue comme bien national pour 18 000 livres, aux maçons RUY et FAVÉRY.
Elle fut rachetée par l’Etat pour y établir un poste du télégraphe CHAPPE.

Le télégraphe optique Chappe et les télégraphistes gallarguois

A l’issue de la Révolution de 1789, petit à petit, les lignes de télégraphe optique Chappe s’étaient développées en France. D’abord, pour des raisons stratégiques, vers les frontières du nord et de l’est, puis vers les autres régions du pays.
Avec la conquête de l’Algérie en 1830, la ligne reliant Paris à la Méditerranée se trouva bientôt saturée et l’on envisagea alors son interconnexion avec celle de Bordeaux.
Le tracé passait par Nîmes et le sommet de la tour Magne pour aboutir à Montpellier sur la tour de la Babotte.

A Gallargues, l’emplacement choisi fut évidemment celui de la vieille tour Royale, au sommet de la colline, bien visible depuis le poste précédent de Bernis et du suivant à la tour de Farges dans la commune de Lunel Viel, distants l’un et l’autre de celui de Gallargues d’une dizaine de kilomètres.
La technique utilisée sur la ligne de Gallargues était le système dit de Milan.
Rappelons que les signaux transmis à l’aide des bras articulés étaient optiques. Ils ne correspondaient pas à des lettres mais à un code précis et compliqué renvoyant à des groupes de mots, voire des phrases entières. Seuls les directeurs pouvaient coder et décoder ces messages.

La ligne commença à fonctionner 27 février 1832.

Le premier télégraphiste connu se nommait Jacques Michaud, âgé de 25 ans, qualifié de « manipulateur de télégraphe » au recensement de 1836.
A partir de 1839, ce sont les membres d’une famille gallarguoise, les Angevin, qui vont faire fonctionner le télégraphe. Ils résident dans leur maison du quartier Sous le Mas, et ne sont logés dans la tour que pendant leur service.
Cette famille tient également l’auberge « Chez l’Angevin dit Bistoquet ». Le salaire annuel d’un stationnaire était de 450 francs.
En 1853, après 21 ans de bons et loyaux services la ligne du télégraphe optique passant par Gallargues fut supprimée au profit de la ligne du télégraphe électrique placée le long de la ligne de chemin de fer ouverte depuis 1846.

Hippolyte Angevin, le dernier stationnaire fut réaffecté au service du télégraphe électrique. Son poste était alors à la gare.

Classée sur la liste des monuments historique, la tour royale fut alors acquise par Jean Brun dit Bayle. Riche propriétaire du village, celui-ci se distingua par ses œuvres philanthropiques et son ardent républicanisme.

Grand admirateur de Victor Hugo, il fit construire en son honneur la petite tourelle circulaire du sommet pour y élever une girouette, bientôt emportée par le vent au détriment des toitures voisines. En 1905, la tour fut enfin cédée à la commune par les filles de Brun Bayle.
Ce Gallarguois nous a également laissé la belle allée de pins de la « Planète » et la pinède de Cabassu créée pour fournir du bois aux plus défavorisés. Son cénotaphe construit de ses mains et portant de curieuses citations philosophiques est visible dans l’allée centrale du cimetière de la Planète.

L’exposition sur la poste et les télécommunications. Repère 2

Dans le petit bâtiment vestige de l’ancien «château du roi», à gauche de la tour, on peut découvrir une exposition complémentaire à la visite du télégraphe.
Le rez de chaussée est consacré à la poste avec une belle collection de boites à lettres. Vous y découvrirez le secret des « nénettes », ce moyen astucieux pour contrôler le passage des facteurs et qui ne cache aucune frivolité de leur part…
Casquettes et sacoches évoquent pour vous la distribution du courrier dans un temps où existait un véritable service public.
Sur le comptoir du bureau, tampons, bordereaux et formulaires ; les premiers livrets de caisse d’épargne que les femmes n’avaient pas de posséder à leur nom jusqu’à la guerre de 14/18…
Et bien sur, le fameux calendrier que le facteur venait proposer à la nouvelle année.

Dans l’escalier, avant d’accéder à l’étage, plusieurs postes d’appel téléphoniques publics avec diverses plaques émaillées.
A l’étage une remarquable collection d’appareils téléphoniques depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours : Appareils à impulsion électrique par manivelle, standards à fiches, télex, postes militaires ou postes d’intervention portatifs, minitels (précurseurs d’internet) et enfin portables…
Les anciens chenapans redécouvrirons avec émotion les divers isolateurs de porcelaine ou de verre cibles des tirs de leurs frondes heureusement maladroites.

Le temple protestant MH Repère 3

A l’origine, ce grand bâtiment était la demeure moderne que le marquis de Rochemore, seigneur de Gallargues, fit élever au XVIIIe siècle. Composé d’un grand corps principal orienté plein sud et limité par deux petites ailes de part et d’autre. On y pénétrait par les escaliers et la colonnade toujours en place qui supportait un balcon.
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Le 1er avril 1792, à l’ occasion de troubles qui ont suivi la Révolution, la demeure seigneuriale fut incendiée. Vendus au titre des biens nationaux, ses restes ont longtemps servi de carrière aux maçons gallarguois

Depuis la révocation de l’Édit de Nantes, en 1685, les protestants gallarguois avaient vu leur temple rasé et leur culte interdit

La révolution de 1789 puis le Premier Empire ayant proclamé la Liberté de Conscience et rétabli la liberté des cultes, ils désiraient construire un nouveau temple. Thomas Burnet alors maire, d’origine écossaise et négociant retraité à Gallargues, fit l’acquisition des ruines du château pour les céder à la commune en 1810 afin d’y élever le nouveau temple.

Le lieu de culte fut d’abord aménagé. Vint ensuite le presbytère et enfin le clocher en 1853.
Les dimensions inhabituelles de ce temple et son emplacement sur les restes de l’ancienne demeure seigneuriale ne constituaient-ils pas une revanche sur les persécutions passées ? A l’intérieur, observer les grandes tribunes et l’architecture dépouillée des lieux du culte protestant.

Du temple, une esplanade arborée descendait en pente douce vers le village. La place a été aménagée en 1896 et sous celle-ci se trouve une immense salle voutée qui sert de citerne d’eau du village.

 

La place du Coudoulié et la mairie
Repères 4 et 5

En contrebas du temple, se trouve le monument aux morts. Œuvre du célèbre sculpteur Paul Landowski, il a été inauguré en 1929. Son expression humaniste tranche avec celle des nombreux monuments plus ou moins guerriers que l’on trouve dans d’autres villages.
A proximité, se dresse la « Déesse de la Liberté » érigée en 1889 pour le centenaire de la Révolution. Elle succédait à l’Arbre de la Liberté lui-même implanté sur l’emplacement du pilori seigneurial. De là, on atteint la grande place du Coudoulié.

Pour expliquer le nom de la principale place du village, il nous faut remonter aux temps géologiques.
Le monticule gallarguois constitué par un pli du calcaire burdigalien (coquiller) est surmonté d’une calotte d’alluvions villafranchiennes, une terre argileuse rougeâtre qui renferme de nombreux galets.
Ces galets, les « codés », faciles à ramasser à cet endroit, étaient utilisés pour paver « calader » les rues.
(Codélié = lieu où il y a des codés)

En 1760, les consuls firent construire une nouvelle « maison commune » qui devait contenir, au rez-de-chaussée une halle, l’appartement du maitre d’école et à l’étage la salle du Conseil et les archives.
C’est toujours la mairie.
Le balcon a été rajouté au XIXe siècle.

Le petit campanile métallique avec sa cloche indépendante de l’horloge a été rajouté en 1905 au plus fort de la querelle qui a accompagné la loi de séparation des Eglises et de l’Etat pour permettre aux libres penseurs de sonner le glas des enterrements civils.

C’est sur cette place que se tenaient, à partir du XIXe siècle, les courses de taureaux (courses camarguaises à la cocarde) lors de la fête de la Saint-Martin, en novembre.
Le « plan » était alors temporairement fermé par des charrettes, tonneaux et autres échafaudages sur lesquels prenaient place les spectateurs.

En 1962, pour plus de commodité, ce « plan » a été déplacé un peu plus bas et implanté de façon permanente au profit d’arènes modernes à l’emplacement de la » Promenade », petit jardin public, qui, au XIXe siècle, avait remplacé l’ancien cimetière du village.

La maison médiévale MH Repère 6

Dans la rue de la Bonnette Rouge, qui évoque le souvenir des bonnets rouges des Consuls de l’ancien régime se trouve le musée communal (au n° 4).

En face, au n° 1, la façade rénovée d’un bel édifice du XIVe siècle. Appelé « Maison sarrazine » sur les anciennes cartes postales, la tradition orale le qualifie également « d’hôpital des pauvres ancien hôpital Saint-Jacques ».
Un édifice sous ce nom a existé jusqu’au XVe siècle (n° 7 place des Halles) puis au n° 16 rue du Roc.
Le bâtiment a été surélevé à la fin du XIXe siècle. Les curieux corbeaux qui font saillie au dessus des fenêtres géminées auraient servi à soutenir la charpente d’une toiture en avancée sur la rue.

La place des Halles. Repères 7 et 8

Place du Marché depuis le moyen âge.
Au XVIe siècle, on y trouvait le banc de pierre pour la vente de la « peyssonarié », le poisson, et des « hortolisses », le jardinage.
Il était situé devant la porte fortifiée dite « de Ville », démolie en 1824 pour édifier les halles actuelles.
Vers 1960, avant l’apparition des grandes surfaces le village était doté de plusieurs dizaines de commerces variés.

La place du Vieux Temple et les remparts Repère 9
De la place des Halles, en passant sous le porche, on arrive sur une petite place où s’élevait le premier temple protestant.
Rasé à la révocation de l’Edit de Nantes, en 1685, il était adossé à la face sud des remparts..

Dans la rue du Vieux Temple, on peut observer l’alignement des remparts dont le parement et une petite tour sont encore visibles.

Après avoir descendu la rue de la Sentinelle, en prenant à droite la rue de la Calade, aller jusqu’au n° 4 pour apercevoir un affleurement de rocher sculpté de manière naïve par Monsieur Numa Ferrier, un forgeron voisin.

La rue de la Poujade (mot occitan qui signifie « la montée ») forme un angle droit à l’emplacement de la tour « Bombardière » (repère 10) rasée en 1811 et se dirige vers le nord, suivant toujours le tracé du rempart.

On recoupe alors la Grand-rue à l’emplacement du Portail Neuf, entrée ouest du village à travers les remparts dont on devine le tracé rectiligne dans la rue qui porte le même nom.

La rue Neuve  et les premières maisons vigneronnes Repère 12

A partir des arènes, (Repère 11) la rue de l’Abrivado se prolonge par la rue Neuve. Cette dernière est dénommée ainsi depuis près de 450 ans pour avoir été percée à la Réforme au travers du cimetière primitif qui s’étendait depuis les remparts jusqu’à l’église Saint-Martin.

Depuis 1984 cette rue porte également le nom d’une grande dame de la Camargue, Fanfonne Guillierme.

Les constructions qui bordent cette rue rectiligne correspondent à une première extension du village dans le courant du XVIIIe siècle. A cette époque, la vigne remplace progressivement les céréales dans la plaine. On construit alors un premier type de maisons vigneronnes caractérisé par une série de portails qui donnent accès à de caves particulières et écuries joignant l’habitation des maîtres autour d’une large cour.

L’alignement de la rue Neuve prolongée par la rue de l’abrivado constitue le parcours pittoresque de manifestations taurines propres à la région : les abrivado (arrivées) et bandido (lâcher).
Dans ces occasions, les taureaux destinés à la course camarguaise, et non à la corrida, arrivent le matin, encadrés par les chevaux montés par les gardians, et repartent le soir, après la course.
Il est important de préciser que la course camarguaise est une course à la cocarde, petit morceau de tissus rouge tenu par des ficelles que des hommes appelés raseteurs doivent aller enlever entre les cornes du taureau qui en aucun cas n’est mis à mort.

La cure : Repère 13
Construite dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, jusqu’à la révolution, c’était le logement du curé, mais aussi l’appartement de son secondaire.
Cette vaste demeure dotée d’une grande citerne et d’un beau jardin arboré devait également pouvoir abriter la part des récoltes levées pour l’impôt de la dime.
Elle fut incendiée par la troupe camisarde de Jean Cavalier venu se ravitailler au village en 1703.

La maison de l’Indienne Repère 14

A hauteur de l’église, à gauche de la place Esprit Fléchier (du nom du grand orateur et évêque de Nîmes de 1687 à sa mort en 1710) est bordée à l’ouest par une grande maison aux larges ouvertures appelée « l’Indienne ».

Il s’agit de l’ancienne fabrique Espion-Puech (1830), manufacture de tissus imprimés appelés communément des indiennes au XVIIIe siècle, à cause de leur imitation des étoffes alors importées des Indes.
Pendant une quinzaine d’années, cette fabrique a employé près d’une centaine de personnes.
Pour une impression au rouleau, l’entreprise exploitait également le moulin de Vendran sur le Vidourle.
Dans notre région, ces tissus imprimés sont bien connus sous les marques « Indiennes de Nîmes » et « Souleiïado ».

L’église Saint-Martin MH et le quartier de la Vièle
Repère 15

1156 est la première mention écrite de cette église. Les fouilles archéologiques réalisées lors de la restauration de l’édifice, en 2005, ont permis de constater que, entre les VIIIe et Xe siècles, il existait déjà un cimetière chrétien en ces lieux.

A la Réforme, au XVIe siècle, les Gallarguois ont adopté en majorité la religion réformée.

En 1621, à l’occasion des troubles religieux qui ont bouleversé la région, l’église a été en grande partie détruite.

Lors d’une visite épiscopale, en 1659, ne subsistent que le chœur du XIIe siècle et quelques pans du mur de la nef.
En 1662, sur ordre de l’intendant de la province de Languedoc, débutent les travaux de reconstruction qui se termineront en 1664.
La nouvelle église est alors bâtie sur les fondations de l’ancienne avec une voûte en plein cintre sur arcs doubleaux de type roman.
Le clocher, primitivement coiffé d’un dôme, est surélevé en 1701, « afin que le son de la cloche puisse être entendu de tous les quartiers du village ». Il est alors pourvu d’une horloge qui a fonctionné jusqu’en 1903.

En septembre 1703, l’église reçoit la visite nocturne des Camisards venus se ravitailler dans le village. Jean Cavalier, qui les dirige, fait rassembler tout le mobilier au milieu de la nef et y met le feu. L’église a peu souffert contrairement au presbytère.

Au nord de la troisième travée se trouve la chapelle Notre Dame dont le sol renferme les sépultures des Rochemore, derniers seigneurs de Gallargues.
Cette chapelle initialement consacrée à Notre Dame était la continuation de la vielle chapelle castrale autrefois située derrière la tour royale.

Dans le transept, à gauche du chœur, se trouve un puits probablement contemporain de la construction de l’église.
Signe de l’ancienneté du quartier de la Vièle, dont le nom n’est pas sans rappeler le terme latin de villa, quelques fragments de céramique antique du deuxième siècle après JC ont été découverts lors des fouilles archéologiques réalisées lors de la restauration en 2005.
Autre élément antique, à droite de l’entrée, dans le pilier de l’arc doubleau, la présence en remploi d’un milliaire anépigraphe provenant vraisemblablement de la voie Domitienne toute proche. La présence de deux autres milliaires est attestée avant la reconstruction de 1662. Ils ont alors été achetés par le seigneur de Teillan et sont toujours visibles dans le parc de ce château à Aimargues.

A la Révolution, l’église devint « bien national ».
Comme le temple, c’est un édifice communal, spécialement affecté au culte.
De nos jours, les paroisses catholiques et protestantes font partie d’un regroupement de paroisses.

La maison du félibre Paul Vézian : Repère 16

Paul Vézian (1869/1952), est un Gallarguois de très vieille souche.
Amoureux de son Pays, passionné de poésie, défenseur de la langue de ses ancêtres, ami de Frédéric Mistral et des félibres, lauréat de nombreux Jeux Floraux.
En 1920, il a créé avec Alphonse Arnaud, Louis Abric et Louis Fourmaud l’Escolo dou Vidourlo.
Deux autre Gallarguois ont défendu le monde du Félibrige et de la Bouvine : Jean Grand,(1868/1924) et Jean Berard (1867/1962), capitaines de la Nacioun Gardiano.

Les écoles : (Hors plan rue Jean Grand)
Caractéristiques de l’architecture de la IIIe République, le groupe scolaire a été agrandi successivement en 1911 et 1995.

De nouvelles maisons vigneronnes.

Dès que l’on s’éloigne du cœur du vieux village et à sa périphérie apparait un nouveau type de maisons vigneronnes.
Celui-ci correspond à la période faste de la viticulture languedocienne entre 1850 et 1875.
Le XVIIIe siècle avait vu la riche plaine alluviale du Vidourle se couvrir de vignes en remplacement des céréales. Mais, cette importante production de vin à faible degré alcoolique supportait mal la conservation et les transports longs et coûteux. L’essentiel des récoltes était alors transformé en eau de vie.
L’arrivée du chemin de fer en 1844 allait grandement faciliter leur écoulement. La prospérité engendrée permit aux Gallarguois les plus fortunés de faire construire de vastes demeures « modernes » avec de très grandes caves et dépendances.
La crise due au phylloxera présent sur notre territoire à partir de 1873 va bientôt contraindre les Gallarguois à arracher toutes leurs vignes et mettre un terme aux constructions nouvelles.
La population du village va alors passer de plus de 2000 à 1500 habitants.
Après 1882, et sa restructuration complète, la vigne redevient la principale ressource économique du village et couvre plus de 900 hectares sur 1100.
Cependant la surproduction au niveau national est cause de crises répétitives. En 1929, une majorité de viticulteurs gallarguois fonde la cave coopérative.
De nos jours, la viticulture n’est plus la principale ressource du village. Les vignes couvrent moins de 300 ha et la cave a dû s’associer avec la cave voisine de Vauvert. Par contre tout l’effort des viticulteurs s’est porté sur une amélioration de la qualité et Gallargues est réputé pour ses vins blancs.

La maison de Thomas Burnet, MH: Repère 17
Rue Brun Bayle, cette belle demeure du milieu du XVIIIe siècle, dite « le Château », était la résidence de Thomas Burnet (1734/1824) négociant, d’origine écossaise.
A partir de 1754, la société Herries, Roy & Burnet basée à Montpellier et Sète commerçait avec les ports de Rotterdam, Barcelone et le Royaume Uni.
Marié en 1758 avec Marie Elisabeth Valz, d’une vieille famille de marchands nîmois et gallarguois, Thomas Burnet se fixe alors à Gallargues. Il fait partie des plus gros propriétaires de la commune acquéreur des biens nationalisés du seigneur de Rochemore déclaré émigré.
Favorable aux idées révolutionnaires, en 1794, Burnet participe aux assemblées fédéralistes à Nîmes.
A ce titre pendant la Terreur, il sera emprisonné et ne sauvera sa tête qu’avec la chute de Robespierre.
A sa libération, il est nommé maire de Gallargues, charge qu’il occupera jusqu’en 1803 continuant cependant à siéger au conseil municipal.
C’est alors qu’il rachète les ruines du château et les offre à la commune pour y construire le temple protestant.

Le pont romain, MH (Hors plan)

Situé à 1,5 km du Village, sur le Vidourle, le pont Ambroix, du nom de l’oppidum d’Ambrussum, relais routier situé sur la voie domitienne, rive gauche accessible par Villetelle.
Daté de la fin du premier siècle avant JC, il comportait au moins 9 arches.